Intelligence artificielle en Vendée – usages scolaires et pédagogiques


Introduction

Ah, l'intelligence artificielle (IA) ! Cet intrus qui s'est installé dans nos vies comme un ami un peu envahissant. En Vendée, et ailleurs, les élèves ont déjà commencé à utiliser des outils comme ChatGPT, Copilot ou Gemini pour leurs devoirs. Oui, oui, parfois même sans en informer les adultes, par flemme ou... un brin de tricherie ! Mais derrière cette facilité se cachent des enjeux, des dangers, et un monde à explorer. Alors, que faire ? Faut-il s'inquiéter et interdire l'IA, ou l'accueillir à bras ouverts comme un nouvel outil pédagogique fantastique ? Plutôt que de céder à la panique ou à l'admiration béate, optons pour la formation, l'encadrement et l'accompagnement. L'IA ne remplace ni notre intelligence, ni l'effort, ni le rôle des enseignants, ni l'importance d'évoluer au sein d'un groupe. En revanche, elle peut devenir un précieux allié... à condition d'être utilisée judicieusement. Alors, ne soyons pas trop rapides à parler de révolution, à propos de l'introduction de l'IA dans le domaine éducatif. Mais, réfléchissons ensemble à la manière dont l'IA peut s'intégrer de manière responsable dans le parcours scolaire, au lieu de laisser cette vague technologique nous submerger sans contrôle.

Synthèse de lectures et recherches rédigée en mai 2025
Flipboard des sources avec liens
Intelligence artificielle et éducation
Plan de l'article
  1. Qu'est ce qu'une IA comme Chat gpt (IA de type LLM) ?
  2. Pour les élèves : l'IA peut aider… mais ne travaille pas à sa place
  3. Pour les parents : accompagner sans craindre, mais sans lâcher
  4. Ne pas confondre IA et moteur de recherche
  5. IA pour des exercices ciblés : le cas des IA adaptatives
  6. Recommandations

1. Qu'est ce qu'une IA comme Chat gpt (IA de type LLM )?

L'intelligence artificielle (IA) désigne un ensemble de technologies capables d'imiter certaines fonctions humaines : comprendre une question, résoudre un problème, traduire une langue, générer un texte ou une image. Mais attention : l'IA ne pense pas comme un humain. Elle ne comprend pas ce qu'elle dit. Elle fonctionne en traitant d'immenses volumes de données pour repérer des régularités, calculer des probabilités, puis produire une réponse. Parmi les différentes formes d'IA, ChatGPT fait partie de ce qu'on appelle les modèles de langage de grande taille (en anglais Large Language Models, ou LLM). Ces LLM – comme ChatGPT (OpenAI), Gemini (Google) ou Copilot (Microsoft) – ont été entraînés sur des milliards de textes pour apprendre à générer du langage naturel : rédiger une réponse, corriger un devoir, reformuler une consigne, produire un exemple, etc. Il existe d'autres types d'IA, nous n'entrerons pas dans le détail ici.

Mais il y a des limites importantes à connaître :

  • Un LLM ne comprend pas le sens comme un humain.
    Il ne fait que prédire les mots les plus probables à la suite d'un contexte donné. Il simule une conversation crédible, mais sans intention ni conscience.
  • Il peut se tromper.
    Il arrive que l'IA invente des informations, commette des erreurs, ou donne des réponses floues, voire fausses, tout en gardant un ton convaincant.
  • Ce n'est ni un moteur de recherche, ni une encyclopédie fiable.
    Il ne donne pas toujours des sources, et peut mélanger vrai et faux avec une grande fluidité.

Un outil utile, mais sous certaines conditions

Utilisé intelligemment, un LLM comme ChatGPT peut être un outil d'aide à l'apprentissage : pour s'entraîner à rédiger, comprendre une consigne, générer des exemples, etc. Mais pour que ce soit réellement formateur, il faut :

  • avoir déjà un bon niveau dans la matière concernée,
  • faire preuve d'esprit critique,
  • L'IA peut soutenir l'apprentissage, mais ne peut pas le remplacer.
    C'est à l'élève de réfléchir, vérifier, reformuler… et non de déléguer entièrement le travail.

2. Pour les élèves : l'IA peut aider… mais ne travaille pas à sa place

Beaucoup d'élèves en Vendée ont testé l'IA : on lui file un sujet et hop, un texte tout prêt arrive. Mais attendez une seconde ! Quand ça arrive, c'est un peu comme si vous aviez commandé un plat à emporter au lieu de cuisiner vous-même. Vous ratez l'expérience d'apprentissage ! En effet, apprendre ne se résume pas à obtenir un texte tout prêt, comme on commanderait un plat déjà cuisiné. Le vrai apprentissage passe par le processus même de réflexion, d'écriture, de répétition et de correction. Répéter un exercice, faire des erreurs, chercher des solutions, puis corriger ces erreurs, tout cela stimule les connexions neuronales. C'est ce processus qui permet de transformer une information brute en savoir durable, en compétence réelle. Si vous vous contentez de lire un texte généré automatiquement sans le comprendre ou le retravailler, votre cerveau ne s'engage pas pleinement. Résultat ? Vous ne développez pas votre capacité à analyser, à argumenter, ni à maîtriser les concepts. Et soyons honnêtes, l'IA peut parfois se tromper, inventer des choses saugrenues, tout en affichant une confiance à toute épreuve. Il ne faut donc pas lui accorder toute votre confiance !

➡️ Ce qu'on attend d'un élève, ce n'est pas de produire “du texte”, mais de réfléchir, progresser, développer sa propre intelligence.

L'élève ne devrait éventuellement utiliser l'IA qu'après avoir travaillé pour l'aider à comprendre ses erreurs. Elle devrait en somme tenir un rôle de tuteur pour offrir un feed-back rapide (correction, remarques, encouragement), mais surtout pas pour faire à la place de l'élève ! L'IA ne doit jamais remplacer la pratique active, ni la relation pédagogique. L'élève a besoin de se tromper, recommencer, s'entraîner et de dialoguer avec un adulte humain, capable de comprendre ses émotions et ses besoins.

L'IA peut devenir une aide différenciée, en particulier dans :
  • les matières à correction immédiate (maths, grammaire, logique),
  • la reformulation de consignes ou de textes,
  • l'aide à l'écriture pour les élèves à besoins particuliers (reformuler une idée exprimée de façon maladroite,corriger l'orthographe ou la grammaire de manière bienveillante, suggérer du vocabulaire plus précis).

3. Pour les parents : accompagner sans craindre, mais sans lâcher

En tant que parent, on peut être tenté de laisser son enfant “réviser avec ChatGPT”. Mais il faut rester vigilant.

  • L'IA n'est pas une encyclopédie infaillible : elle peut parfois inventer des choses.
  • Elle ne remplacera jamais un professeur ou des discussions en famille.
  • Elle peut donner l'illusion que tout est facile, alors que la vraie formation nécessite du temps et des efforts.

Mieux vaut donc encadrer l'usage de l'IA, poser des règles claires, et encourager un usage modéré, critique, réfléchi, toujours au service de l'apprentissage.

4. Ne pas confondre IA et moteur de recherche

Pourquoi il ne faut pas utiliser une IA comme un moteur de recherche :
  • L'IA n'indique pas clairement ses sources.
  • Elle peut inventer des faits, chiffres, références.
  • Elle résume, mais ne montre pas les documents originaux.
  • Elle parle avec confiance, même quand elle se trompe. C'est pourquoi il ne faut pas la croire aveuglément.

5. IA pour des exercices ciblés : le cas des IA adaptatives

Si les modèles de langage comme ChatGPT ont largement occupé l'espace médiatique, il existe un autre type d'intelligence artificielle, plus discret mais déjà bien implanté dans l'univers scolaire : l'IA adaptative. Contrairement aux IA génératives, ces systèmes ne produisent pas de texte libre ou de réponse ouverte, mais s'attachent à adapter des parcours d'exercices à chaque élève, en fonction de ses besoins, de ses erreurs ou de son rythme. Ces outils peuvent jouer un rôle très utile dans l'acquisition progressive des savoirs de base, à condition d'être bien intégrés dans une démarche pédagogique réfléchie.

Qu'est-ce qu'une IA adaptative ?

Une IA adaptative analyse les réponses des élèves en temps réel et modifie en conséquence les exercices proposés : elle renforce certaines compétences, ralentit ou accélère le rythme, revient sur des notions non acquises. Elle ne se contente pas de corriger, elle accompagne l'apprentissage et favorise la mémorisation à long terme, grâce à des stratégies comme la répétition espacée.

Des exemples concrets dans le primaire et au collège

  • Lalilo (GS-CE1) : propose un parcours individualisé en lecture, compréhension orale et écrite, phonologie et vocabulaire. L'IA ajuste les activités à chaque élève et fournit un suivi détaillé à l'enseignant.
  • Kaligo : utilise une IA de reconnaissance de l'écriture manuscrite pour aider les élèves à progresser en graphisme, écriture et phonologie, notamment sur tablette. Très pertinent pour les élèves dyspraxiques ou allophones.
  • Domoscio (partenariats avec Bordas, Nathan, Éduclever…) : intègre des moteurs d'IA pour ajuster les parcours selon la mémorisation effective de l'élève, en proposant des rappels optimisés et une progression personnalisée dans diverses matières (maths, français...).
  • Duolingo (langues vivantes) : bien que non spécifiquement conçu pour le cadre scolaire français, Duolingo repose sur une IA adaptative qui ajuste les leçons en fonction des erreurs commises, avec des boucles de remédiation automatisées et des encouragements ludiques.

Points de vigilance

Ces outils peuvent être très efficaces pour entraîner, renforcer, remédier, mais ils ne remplacent ni le lien pédagogique, ni l'enseignement explicite, ni l'accompagnement humain. Le risque serait de confier entièrement l'apprentissage à la machine.

Utilisées en complément, ces IA peuvent toutefois apporter un soutien utile, en particulier pour :

  • renforcer l'autonomie des élèves,
  • individualiser la progression,
  • soutenir les élèves en difficulté ou allophones,
  • libérer du temps pour les enseignants.
intelligence artificielle et éducation, carte mentale

6. Recommandations

L'IA peut servir à formuler des questions ou reformuler un sujet, mais pour apprendre à chercher, il faut utiliser de vraies sources vérifiables : sites éducatifs, bibliothèques numériques, encyclopédies, article de presse, revue scientifique, essais, thèses, etc.

Bonnes pratiques à retenir

Voici quelques recommandations simples à appliquer :

  • Pas d'IA pour faire les exercices, les devoirs : l'élève doit pratiquer, pas déléguer.
  • Utiliser l'IA comme tuteur ou assistant virtuel : pour corriger, reformuler, expliquer après minimum un premier essai, proposer un exercice et suivre une progression (IA adaptative surtout).
  • IMPORTANT ! Limiter l'usage de l'IA (surtout les LLM comme Chat Gpt, Gémini...) aux élèves qui disposent d'un niveau suffisant dans la matière étudiée et d'un esprit critique leur permettant de repérer les erreurs ou approximations que l'IA peut produire. En effet, un élève débutant, ou qui ne maîtrise pas encore les bases de la discipline, risque de prendre les réponses de l'IA au pied de la lettre, sans savoir les évaluer ni les remettre en question. Autrement dit, l'IA devient un outil pertinent quand elle complète une compétence acquise, pas quand elle s'y substitue.C'est pourquoi on recommande de réserver son usage autonome aux élèves déjà bien formés dans la discipline concernée.
  • Apprendre à écrire des prompts et comprendre ce qu'est une IA (et ce qu'elle n'est pas).
  • Ne pas la confondre avec un moteur de recherche (voir encadré ci-dessus).
  • Encadrer les usages à la maison comme à l'école : informer, dialoguer, poser des limites.

intelligence artificielle et éducation, carte mentale


Conclusion

L'intelligence artificielle ne doit pas être perçue comme une menace ni comme une baguette magique, mais comme un nouvel outil à intégrer avec discernement dans le système éducatif en Vendée et ailleurs. Son arrivée bouleverse les habitudes, oblige à repenser nos pratiques, mais offre aussi de réelles opportunités pour enrichir l'apprentissage.

Malheureusement, l'IA a été mise à disposition du grand public sans formation préalable ni explications claires sur son fonctionnement et ses limites. Cette précipitation explique bien des incompréhensions, des usages maladroits, voire des dérives, notamment chez les plus jeunes.

Pour que l'IA devienne un allié et non un frein, il est essentiel que tous les acteurs — élèves, enseignants, parents, et la société dans son ensemble — collaborent dans un esprit d'échange, d'éthique et de vigilance. La clé réside dans la formation, l'accompagnement et la mise en place de règles claires, pour que chacun développe son sens critique et ne perde jamais le contrôle de sa propre intelligence. Plutôt que de subir cette évolution technologique, faisons le choix d'en devenir acteurs, afin d'offrir à chaque jeune les meilleures chances de réussir, d'inventer et de s'épanouir dans un monde en mutation.

Les problèmes environnementaux causés par l'IA

Alors que de nombreuses régions souffrent de pénuries d’eau, les datacenters y prolifèrent, engloutissant des millions de litres pour leur refroidissement, comme au Mexique, où un encadrement réglementaire laxiste permet leur implantation massive au détriment des écosystèmes et des populations locales.

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